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Michel Onfray : la philosophie, c’est du poulet

Des nouvelles de Michel Onfray, écrivain philosophe ? Voici quelques morceaux choisis d’un entretien qu’il a accordé au « Magazine Littéraire », n°480, novembre 2008, intitulé : « Le corps qui mange fut l’ennemi de Platon » :

« A mes yeux, un philosophe qui ne sait pas apprécier un vin et en parler ne mérite pas une seconde de peine. »

ou

« Je table sur la possibilité de créer du lien social et de la communauté, donc d’incarner la philosophie à laquelle je crois, à partir d’expériences partagées de cuisine, de potagers, de séances de dégustation, de concerts de musique classique, d’expositions de peinture et de sculptures, d’ateliers de philosophie du goût pour les enfants ou de gastrosophie. »

ou

« Sartre est philosophe quand il écrit sous Corydrane la « Critique de la raison dialectique », certes, mais il l’est tout autant quand il avoue sa répugnance des huîtres, la nature pure, et sa passion pour la charcuterie, la quintessence de l’artifice, le triomphe de la culture qui ouvrage la nature et la transcende, la sublime. »

ou

« La façon de se nourrir ramasse la façon d’être, de se comporter. »

Alors, la philosophie, c’est pour qui ? Jean-Pierre Coffe, Michel Onfray ou l’œnologue du coin ? La réponse est : vous, moi, un bébé prenant son Blédichef, un cochon d’Inde piaulant de joie à la vue de sa boîte de granulés. Sont par contre exclus les anorexiques, les clochards, les opérés d’une gastrectomie, les grévistes de la faim et tous ceux qui, en général, n’ont pas d’autre choix que d’offrir du petit prix à leurs papilles. Plus un bémol géographique : la philosophie règne au restaurant quatre étoiles, au marché bio mais disparaît aussitôt sur le parking du Quick. Alors, quels lieux sûrs pour philosopher ? Là, dans la panse, un gros casse-croûtes croustillant garni à l’andouille de Guéméné, ou par ici, lovée dans les boyaux, une pintade bien dodue au cul débordant de farce, mais aussi plus bas, stabilisés dans le côlon, les résidus d’un copieux cassoulet à la graisse d’oie. Une fois ces concepts digestifs bien calés, se balancer sur sa chaise, déboutonner la chemise, et, les jambes écartées, sensuellement deviser sur ses rots et ses pets.

Mais…(« grouik, grouik… ») …mon estomac crie famine et voilà qu’il me faut philosopher. Vite, ma serviette autour du cou, fourchette et couteau en main, salive au bord des lèvres : menu et sustentation, c’est à l’Université Populaire de Caen.


Galerie gastrosophique

A la ville, la tête (quelle recette philosophique pour demain soir ?)

A la campagne, les mains (le déracinement des nourritures spirituelles)

Jean-Luc Petirenaud, philosophe, et deux maîtres de la pâte à chou conceptuelle


Jean-Luc Petitrenaud est un critique gastronomique, animateur de radio et de télévision français né le 5 décembre 1950 à Clermont-Ferrand qui présente de nombreuses émissions gastronomiques et culinaires.

Né le 5 décembre 1950 à Clermont-Ferrand, d'un père coiffeur et plus tard représentant en cosmétiques, sa mère élève les deux enfants, l'aîné deviendra architecte.

Son attirance pour la cuisine de terroir date de sa petite enfance, quand il rendait visite à sa grand-mère Louise, paysanne qui habitait à Couleuvre dans l'Allier, en bordure de la Forêt de Tronçais. C'est chez elle qu'il a appris la culture du « bien manger », à chacune de ses visites, Louise lui préparait son plat favori : le Pâté aux pommes de terre.

On ne pas dire que Jean-Luc était un élève modèle et assidu, il passait ses journées à faire le pitre en imitant ses professeurs, il fut d'ailleurs renvoyé du collège en 3e pour indiscipline. Après cela, son père décida que s'il n'était pas doué pour les études, il devait apprendre un métier.

Il fut donc placé en apprentissage et obtient un CAP de Chaudronnier, métier qu'il n'aimait pas. Par la suite, il passe un diplôme d'éducateur spécialisé, il anime des colonies de vacances et des clubs de théâtre, il écrit des pièces et se produit en Europe, principalement en Suisse, où il intègre une troupe de théâtre professionnelle, il joue des rôles très divers : pastiche d'Hitler, Sganarelle de Molière, le Bourgeois de Lausanne...

Tout en continuant son métier d'éducateur, il prend des cours à l'École du cirque d'Annie Fratellini et Pierre Étaix sur recommandation du clown suisse Dimitri, et portera le surnom de Clown Mime Luc. C'est certainement cette formation qui lui a permis d'acquérir le jeu d'acteur et la théâtralité dont il use dans ses émissions. Dans les années 1984, il anime diverses émissions sur l'antenne régionale de Radio Puy-de-Dôme, future France Bleu Pays d'Auvergne. Il diffuse entre autres des portraits féminins souvent savoureux, intitulés Le quart cœur et commence à faire des émissions sur la cuisine.

Il est marié à une éditrice et il est le père d'une fille prénommée Louise en souvenir de sa grand-mère.